Jeu en ligne quand tu nous tiens

Le nombre des abonnés de jeux de hasard et d’argent ne cesse d’augmenter de jour en jour. Selon les psychiatres, il y aurait actuellement en France plus de 600 000 joueurs à problèmes.

Au cours des dernières années, les sites des jeux gratuits basés partout dans le monde n’ont cessé de proliférer. La Française des jeux et le PMU sont même actuellement concurrencés par ces sites. Dernièrement, pour endiguer ce phénomène, la France a légalisé les paris équestres et sportifs ainsi que le poker en ligne. Tout ceci s’est fait juste avant Coupe de Monde de la Fifa en Afrique du Sud. Sitôt légalisés, les jeux et paris en lignes ont attiré de nombreux joueurs dans leurs filets. Plusieurs parieurs sont alors devenus dépendants à ces jeux. Même pas deux mois après cette officialisation, un appel au secours est lancé par les médecins spécialistes de la dépendance craignant une abondance de joueurs pathologiques. Sachant que les Français sont joueurs, un sur deux a déjà tenté sa chance. La relation jeu-joueur devient dans ces cas plus qu’une simple distraction et un plaisir occasionnel.

En France, il n’existe pas de données exactes sur ces joueurs malades comme dans les autres pays. Aux États-Unis et en Australie, on note une prévalence forte de ces joueurs pathologiques se situant aux environs de 5%. Pour le Canada et la Nouvelle-Zélande, ces prévalences se situent entre 1 et 2%. La prévalence des joueurs à problèmes sont nettement plus inférieures dans les pays européens que dans les pays asiatiques et américains. Selon le centre de référence sur le jeu abusif siégeant à Nantes, le nombre de joueurs pathologiques en France s’élève actuellement à 600 000.

Phénomènes identiques à la cocaïne

D’après Claude Olievenstein, le fondateur du centre médical Marmottan à Paris, la toxicomanie se définit comme étant la rencontre d’un produit, d’un moment socioculturel et d’une personnalité. Dans cette définition, produit signifiait drogue. Ce célèbre « psy des toxicos » croyait beaucoup à la spécificité de l’héroïne et était très réservé sur la question d’addiction sans drogue. Contrairement à lui, son successeur le psychiatre Mar Valleur pensait qu’on n’avait nul besoin de drogue dure pour créer une dépendance. Selon ce spécialiste et bon nombre de psychiatres addictologues, les jeux en ligne seront à l’origine de vraies pathologies. Toujours selon Marc Valleur, la cocaïne est un toxique dont on peut facilement se détacher mais qui peut aussi faire rechuter très vite. Ces faits se retrouvent également avec les jeux de hasard et d’argent. Pour ces médecins donc, cocaïne et jeu se placent sur un même pied d’égalité. Quant au Professeur Michel Reynaud, chef de département de psychiatrie et d’addictologie dans un grand hôpital universitaire de France, il estime que tu ce qui apporte du plaisir, une excitation peut devenir une addiction. Pour lui, le mot addiction s’utilise aussi dans la mesure où les parieurs se retrouvent avec de gros ennuis financiers et sociaux.

Catégories des joueurs

Les joueurs sont répartis en trois grandes catégories selon les psychiatres. D’abord, il y a ceux qui jouent comme d’autres se droguent : ces gens sont en quête de sensations fortes.  Ils ont tout le temps envie d’interroger la loi du hasard et pensent être plus forts que Dieu, on les appelle les « transgresseurs ». Ensuite, il y a ceux qui font du jeu une automédication, un pansement de l’esprit, un refuge pour s’apaiser après les dures épreuves de la vie telles qu’une rupture ou un congédiement. Ils veulent juste guérir les bobos de la vie quotidienne. Enfin, il y a ceux dont le jeu est pour eux une seconde nature. Ils avaient l’habitude d’aller aux courses de chevaux en famille ou leurs parents étaient habitués à organiser des parties de cartes avec des amis : jeu et loisir sont donc devenus inséparables. Les psychiatres estiment que ce sont les transgresseurs qui souffriront le plus avec l’afflux des jeux en ligne. Ces joueurs ont le bon profil pour le poker et les pronostics. Le psychiatre Marc Valleur pense que ces joueurs sont dans l’illusion de la maîtrise. Ces adeptes de jeux pensent même qu’ils deviendront des imbattables au poker.

Quant à la deuxième catégorie, on redoutera surtout la machine à sous. Le joueur pourra abuser des paris autant qu’il le voudra et que son compte bancaire le lui permettra, puisque le frein social n’existe plus. Il n’y aura plus d’horaires de fermeture de casino ou le regard des autres, l’habitué des jeux de hasard et d’argent pourra parier 24 heures sur 24 grâce à Internet. Comme toute autre pathologie, cette dépendance aux jeux nécessite un traitement. Les troubles psychiques sous-jacents décelés seront traités par une psychothérapie comportementale. Savoir si l’on est accro ou pas ? Quand on se surprend à dire « c’est plus fort que moi », il est temps de consulter un spécialiste.


Source: jeux de casinos

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